CORRESPONDANCEDE GEORGE SAND ET D’ALFRED DE MUSSET LETTRES D’AMOUR À AIMÉE D’ALTON DESSINS LES DESSINS ANNEXES BIOGRAPHIE D'ALFRED DE MUSSET : SA VIE ET SES OEUVRES Alfred de Musset : Oeuvres complĂštes 78 titres (annotĂ©s et illustrĂ©s) Acheter l'intĂ©gralitĂ© du livre : Extrait Alfred de Musset : Oeuvres complĂštes Alfred de Musset Correspondance George Sand & A. de Musset" est un texte du domaine public mis en ligne par "George Sand".Vous voulez partager avec la communautĂ© de DPP, un texte appartenant au domaine public.C’est ici ! Chacun peut ressentir l'envie de faire dĂ©couvrir les Ɠuvres de certains auteurs. Alors n'hĂ©sitez pas Ă  le faire, les auteurs et textes Ă  dĂ©couvrir seront mentionnĂ©s sur CĂ©cile – Ah toute la vie est lĂ  VALENTIN. Oui, toute la vie. Nul n'a plus aimĂ© l'amour ni moins raffinĂ© sur l'amour qu'Alfred de Musset. C'est pour lui la meil- leure chose, la plus divine et la plus mystĂ©rieuse, et, par suite, la plus involontaire. De cela, il prend ftout Ă  fait son parti. 1 Lettre Ă  George Sand de juillet 1833, Correspondance d’Alfred de Musset (1827-1839), Ă©d. Roger Pierrot, Marie Cordroc’h et LoĂŻc Chotard, PUF, 1985, p. 69 ; ouvrage dĂ©sormais dĂ©signĂ© par l’abrĂ©via-tion Corr. 2. « La Nuit de dĂ©cembre », PoĂ©sies complĂštes, Ă©d. Frank Lestringant, Le Livre de Poche, 2006, p. 419. Toutes les Lettrede George Sand Ă  Alfred de Musset. 26 avril 2010. Lettre de George Sand Ă  Alfred de Musset. Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  GeorgeSand est souffrante puis trahison de cette derniĂšre avec le mĂ©decin Pagello qui soigne Musset tombĂ© malade au dĂ©but de l’annĂ©e 1834. Les amants terribles sont plongĂ©s dans un cycle de rĂ©conciliations (Ă  la ïŹ n de l’annĂ©e 1834 par exemple) et de ruptures, la derniĂšre datant de 1835. George Sand joue auprĂšs de lui le rĂŽle jOALx4n. UNE VISITE AU DOCTEUR PAGELLO LA DÉCLARATION D’AMOUR DE GEORGE SAND Faudra-t-il nous rĂ©signer Ă  n’avoir que la Confession d’un enfant du siĂšcle et les trop discrĂštes expansions de LĂ©lia ? Continuera-t-on Ă  dĂ©rober Ă  notre curiositĂ© si fortement excitĂ©e cette correspondance des deux grands amoureux, dont l’un des deux au moins fut emportĂ© dans le tourbillon de folie — jusqu’à la mort ? Et cependant, ne l’a-t-on pas, depuis quelques annĂ©es, tant Ă©miettĂ©e par menus fragments qu’il n’est plus de mystĂšre que pour les profanes ? Au surplus, Ă  dĂ©faut des confidences de Lui et des rĂ©vĂ©lations d’Elle, n’avons-nous pas la confession, nous devrions dire la dĂ©position d’un tĂ©moin, un tĂ©moin que les circonstances ont fait tout Ă  coup passer du rĂŽle de comparse Ă  celui de premier sujet ? À notre sollicitation, le docteur Pagello, qui avait jusqu’alors gardĂ© un silence obstinĂ©, s’est dĂ©parti de cette rĂ©serve dont nul ne l’avait pu faire sortir jusqu’à ces derniers temps. Il a consenti Ă  parler. AprĂšs avoir fait connaĂźtre dans quelles circonstances[1] Ă©tait nĂ©e la liaison qui l’illustra et dont tout fier il se montre, il est allĂ© plus avant dans la voie des aveux il a tenu Ă  conter lui-mĂȘme sa bonne fortune, et c’est avec empressement qu’il nous a fait accueil, il y a quelques semaines, quand nous nous sommes rendu Ă  Bellune et que nous sommes allĂ© frapper Ă  la porte de la maison mĂȘme qu’habite avec sa famille le docteur Pietro Pagello. Nous tenions Ă  voir de prĂšs le hĂ©ros de l’aventure dont nous avions contĂ© les Ă©pisodes, et, aprĂšs avoir reçu l’assurance que notre visite serait accueillie sans dĂ©plaisir, nous nous sommes fait prĂ©senter au vĂ©nĂ©rable octogĂ©naire. C’est M. le docteur Just Pagello, mĂ©decin en chef de l’hĂŽpital civil de Bellune, qui a bien voulu nous servir d’interprĂšte en la circonstance. Notre tĂąche Ă©tait particuliĂšrement dĂ©licate nous ne parlions pas l’italien, et le docteur Pietro Pagello avait grande peine Ă  comprendre le français. Heureusement son fils, le docteur Just Pagello, secondĂ© par Mme Just Pagello, qui a Ă©tĂ©, en la circonstance, d’une amabilitĂ© et d’une bonne grĂące toutes françaises, nous est venu en aide et nous a tirĂ© d’embarras. Il fut tout de suite entendu que nous Ă©tablirions une liste de questions qui seraient transmises par M. Pagello fils Ă  son pĂšre dans leur traduction italienne. Le vieillard rĂ©pondrait dans sa langue, et ses rĂ©ponses devaient ĂȘtre Ă  leur tour traduites en français Ă  notre intention par M. le docteur Just Pagello. AprĂšs un moment d’attente dans un salon coquettement meublĂ©, M. le docteur Just Pagello vient nous prĂ©venir que son pĂšre nous expecte ». Notre connaissance, si imparfaite qu’elle soit, de la langue latine, un peu oubliĂ©e, nous permet de comprendre cette expression qui, de prime abord, nous avait surpris. Deux ou trois marches gravies, et nous nous trouvons de plain-pied, aprĂšs avoir traversĂ© une petite chambre oĂč rien ne retient nos regards, dans le cabinet de travail du vieillard. Il est tout lĂ -bas, blotti dans un des coins les plus reculĂ©s de la piĂšce, enfoncĂ© dans un fauteuil sans style, d’oĂč il se soulĂšve Ă  notre approche. De haute stature, mais voĂ»tĂ©e par les ans, le docteur Pietro Pagello a conservĂ© une verdeur qui n’accuse pas son Ăąge. Mais on a peine Ă  Ă©voquer, devant ce masque sĂ©nile, le brillant cavalier des temps romantiques et romanesques. C’est avec une vĂ©ritable effusion que nous accueille M. Pietro Pagello, qui parait flattĂ©, malgrĂ© tout, de la recherche dont il est l’objet. Comme nous balbutions un remerciement, M. Pagello fils nous prĂ©vient que son pĂšre est tout Ă  fait sourd, et qu’il sera prĂ©fĂ©rable, comme il nous l’a proposĂ©, de s’en tenir Ă  une conversation par Ă©crit. Nous acceptons ce mode d’interview, dont la nouveautĂ© n’est pas pour nous dĂ©plaire, et, assis Ă  la table qu’on nous dĂ©signe, nous Ă©tablissons notre questionnaire. Ce qui nous prĂ©occupe avant tout, c’est de connaitre l’impression de M. Pagello sur l’article que nous avons publiĂ© dans la Revue hebdomadaire un mois auparavant. Avons-nous bien interprĂ©tĂ© la pensĂ©e de celui qui nous a fait l’honneur d’une lecture que nous avons sue trĂšs attentive ? Nous cĂ©dons la parole Ă  M. Pagello C’est un Ă©crit d’honnĂȘte homme trĂšs proche de la vĂ©ritĂ©, et que j’ai trouvĂ© pourvu d’une bienveillance dont je tiens Ă  vous remercier mais certains dĂ©tails vous ont Ă©chappĂ©, et on ne saurait vous en vouloir, puisque vous ne les connaissez pas. Je vais donc, selon votre dĂ©sir, complĂ©ter les renseignements que vous sollicitez. Mais ma mĂ©moire, toute fidĂšle qu’elle soit, me servira peut-ĂȘtre mal ; c’est si loin, tout cela ! Vous voudrez bien excuser Ă  ses dĂ©faillances. On a dit que j’avais conseillĂ© le retour en France d’Alfred de Musset pour rester seul auprĂšs de la Sand le docteur Pagello ne parle pas en d’autres termes de Mme Sand ; mais hĂątons-nous de dire que cette expression n’a dans sa bouche aucun caractĂšre injurieux. C’est une erreur absolue. C’est Alfred de Musset qui voulut, malgrĂ© mes conseils, joints aux priĂšres de George Sand, s’embarquer pour la France, encore incomplĂštement remis et Ă  peine convalescent d’une maladie Ă  laquelle il avait failli succomber. Cette maladie avait Ă©tĂ© des plus sĂ©rieuses ; vous en jugerez quand vous saurez que c’était une typhoĂŻdette sic, compliquĂ©e de dĂ©lire alcoolique. Alfred de Musset, d’aprĂšs moi, n’était pas un Ă©pileptique, ainsi que certains l’ont insinuĂ© ; les crises qu’il avait Ă©taient des crises d’alcoolisme aigu ; c’était un fort buveur, et, comme il avait un systĂšme nerveux trĂšs surmenĂ©, l’usage des boissons spiritueuses a achevĂ© de le dĂ©traquer
 Quelle a Ă©tĂ© notre existence commune, Ă  la Sand et Ă  moi, aprĂšs le dĂ©part de Musset, je vais essayer de vous le dire. Nous avons quittĂ© presque tout de suite l’hĂŽtel Danieli pour prendre un appartement Ă  San Fantino, au centre de Venise, oĂč nous installĂąmes notre mĂ©nage. Mon frĂšre Robert, qui est mort il y a six ans, en 1890, habitait sous le mĂȘme toit que nous. Il ne comprenait pas, lui qui ne cĂ©dait pas facilement aux emportements de la passion, comment j’avais pu m’éprendre de la Sand, peu sĂ©duisante Ă  son grĂ© ; il faut vous dire que George Sand Ă©tait trĂšs amaigrie Ă  cette Ă©poque. DĂšs que mon oncle connut ma liaison, il interdit Ă  mon frĂšre de rester plus longtemps avec nous. Et pourtant notre vie ne se passait pas qu’en plaisirs. George Sand travaillait, et travaillait beaucoup. Elle ne se permettait qu’une distraction, c’était la cigarette ; encore Ă©crivait-elle tout en fumant. Elle fumait du tabac oriental et aimait Ă  rouler elle-mĂȘme ses cigarettes et les miennes. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce pour elle une source d’inspiration, car elle s’interrompait pour suivre les spirales de la fumĂ©e, noyĂ©e dans sa rĂȘverie. C’est pendant son sĂ©jour Ă  Venise qu’elle a composĂ©, sur cette table de jeu Ă  laquelle je suis appuyĂ© en ce moment, ses Lettres d’un voyageur, et aussi son roman de Jacques. Je lui ai Ă©tĂ© dans la circonstance d’un faible secours, et ma collaboration s’est bornĂ©e Ă  peu de chose ; je lui ai fourni quelques renseignements sur l’histoire de Venise, sur les mƓurs du pays, et je l’ai souvent accompagnĂ©e dans les cabinets de lecture et Ă  la bibliothĂšque Marciana. Elle possĂ©dait bien notre langue, mais pas assez pour Ă©crire dans des revues italiennes ; de fait, elle n’a jamais songĂ© Ă  y Ă©crire. Elle avait assez Ă  faire Ă  composer sa copie » pour la Revue des Deux Mondes, car rĂ©guliĂšrement elle envoyait ses feuillets Ă  M. Buloz. Elle travaillait six Ă  huit heures de suite, de prĂ©fĂ©rence dans la soirĂ©e ; le plus souvent, le travail se prolongeait assez avant dans la nuit ; elle Ă©crivait sans s’arrĂȘter et sans faire de ratures. Les traits dominants du caractĂšre de George Sand Ă©taient la patience et la douceur, une douceur inaltĂ©rable ; elle ne se fĂąchait jamais et se montrait toujours satisfaite de son sort
 Quand nous ne mangions pas au dehors, elle prĂ©parait elle-mĂȘme les repas. C’était d’ailleurs une cuisiniĂšre Ă©mĂ©rite, qui excellait dans la confection des sauces ; elle aimait beaucoup le poisson ; aussi Ă©tait-ce un plat qui figurait souvent sur notre table. Elle digĂ©rait, au reste, trĂšs bien toutes sortes d’aliments, n’étant jamais malade, sauf des gastralgies sans gravitĂ© ; je n’ai pas eu Ă  lui prescrire de mĂ©dicaments. Je ne dois pas oublier de vous faire connaĂźtre un talent particulier de George Sand elle dessinait admirablement, mais c’était surtout dans la charge qu’elle se plaisait. Ses caricatures Ă©taient des plus drolatiques ; elle vous croquait une personne en deux coups de crayon, alors mĂȘme qu’elle ne l’avait vue qu’une seule fois. Ma fille aĂźnĂ©e a gardĂ© quelques-uns de ces dessins qu’elle pourra vous montrer
 George Sand buvait beaucoup de thĂ© pour s’exciter, au travail
 » Ce disant, le vieillard se penche vers une armoire vitrĂ©e, Ă  laquelle son fauteuil se trouve adossĂ©, en retire une tasse Ă  larges bords, de contours Ă©lĂ©gants, munie de sa soucoupe, d’une profondeur inusitĂ©e. Cette tasse prĂ©sente cette particularitĂ© qu’elle semble ĂȘtre d’étain fin, alors qu’au toucher il est aisĂ© de reconnaĂźtre que la matiĂšre qui la constitue est une poterie vernissĂ©e, une de ces terres Ă  reflets stannifĂšres comme on en fabrique, nous a-t-on assurĂ© depuis, dans les environs de Venise. AprĂšs l’avoir considĂ©rĂ©e avec attention, nous la restituons Ă  M. Pagello, qui nous prie de la conserver, en souvenir de notre entrevue. De tout le service, il ne me reste plus que quatre tasses », nous dit le vieillard, qui veut sans doute nous tĂ©moigner de la sorte quelle valeur il attache Ă  son cadeau ; nous l’en remercions d’autant plus vivement et le prions, pour mettre le comble Ă  sa gracieusetĂ©, d’accompagner son don de quelques lignes qui lui serviront comme de certificat d’origine. D’une Ă©criture un peu tremblĂ©e, le docteur Pagello trace ces caractĂšres All’ Egregio Dr CabanĂšs, In renovia della visita che mi pouste oggi, Ă  Belluno, si offro questa tassa, della quale molte volte la Sand ha forbitto il the quando abitava con me a Venezia Belluna, 4 7bre 1896. Pietro Pagello. » Ce qu’il est aisĂ© de traduire En souvenir de la visite que vous m’avez faite ici, Ă  Bellune, je vous offre cette tasse, dans laquelle bien des fois la Sand a bu le thĂ©, quand elle habitait avec moi Ă  Venise. Bellune, 4 septembre 1896. Pietro Pagello. » Mais reprenons le rĂ©cit de M. Pagello. En quittant Venise, poursuit notre interlocuteur, George Sand et moi sommes allĂ©s Ă  VĂ©rone, puis au lac de Garde, Ă  Milan, et de lĂ  Ă  GenĂšve. Nous sommes restĂ©s trĂšs peu de temps en ces divers endroits, et nous sommes arrivĂ©s dans la capitale dans les premiers jours du mois d’aoĂ»t. Nous nous sommes sĂ©parĂ©s dĂšs notre arrivĂ©e. Je n’ai voulu, sous aucun prĂ©texte, accepter l’hospitalitĂ© qui m’était offerte. J’ai peu frĂ©quentĂ© le monde littĂ©raire durant mon court sĂ©jour Ă  Paris. En fait de gens de lettres, je ne me rappelle avoir vu que Gustave Planche et Buloz ; vous ĂȘtes surpris que je ne me sois pas rencontrĂ© avec d’autres Ă©crivains ? Mais c’était la saison des vacances, et ils Ă©taient Ă  peu prĂšs tous Ă  la campagne. Quant Ă  Musset, je lui ai rendu plusieurs fois visite ; j’en ai toujours reçu un accueil des plus courtois, mais dĂ©pourvu de toute expansion cordiale. Je n’ai conservĂ© de rapports qu’avec un Français, un ami de Musset, M. Alfred Tattet, un original s’il en fut, trĂšs amateur de vin de Chypre, dont il se faisait tous les ans envoyer d’Italie un tonnelet ; enfin un bon vivant, comme vous dites en France. Nous avons Ă©changĂ© pas mal de lettres, mais je ne sais dans quel coin elles peuvent se trouver aujourd’hui, j’ignore si je les ai mĂȘme conservĂ©es. J’habitai Ă  Paris, rue des Petits-Augustins, Ă  l’hĂŽtel d’OrlĂ©ans. Je passais mes matinĂ©es dans les hĂŽpitaux. J’ai suivi les services de Lisfranc, d’Amussat, de Broussais, qui avait Ă  l’époque une vogue extraordinaire. J’ai Ă  peine vu Mme Sand ; elle m’avait fait inviter par le prĂ©cepteur de ses enfants, M. Boucoiran, Ă  aller passer quelques jours Ă  Nohant. J’ai refusĂ© l’invitation et j’ai prĂ©fĂ©rĂ© regagner l’Italie. Depuis mon retour dans ce pays, je n’ai plus reçu la moindre nouvelle de la Sand. J’étais au courant de ses succĂšs littĂ©raires par les journaux, et c’était tout
 J’ai appris sa mort tout Ă  fait par hasard, mais je n’en ai pas Ă©tĂ© directement avisé  » J’étais adolescent, nous dit Ă  son tour, intervenant dans la conversation, M. le docteur Pagello fils, lorsque les journaux firent connaitre la mort de la Sand. Je me souviens trĂšs bien que mon pĂšre accomplit, comme Ă  son ordinaire, les devoirs de sa profession et qu’il accueillit la nouvelle avec la plus complĂšte indiffĂ©rence. Il parla en famille de cette femme comme s’il l’eĂ»t Ă  peine connue un demi-siĂšcle s’était Ă©coulĂ© sans une lettre, sans un salut. Ce fut l’assurance de la mort d’une bohĂ©mienne sic, que mon pĂšre, au sein de sa famille, recordait c’est-Ă -dire dont mon pĂšre Ă©voquait le souvenir
 Le passĂ© Ă©tait mort, bien avant la mort de la Sand ! Tenez, laissons cela et quittons ce sujet de conversation. Voulez-vous que je fasse passer sous vos yeux les quelques objets de curiositĂ© que nous possĂ©dons
 Avant de quitter cette piĂšce, il faut que je vous montre un objet qui a un caractĂšre, comment dirais-je ? historique. C’est une tasse en porcelaine de SĂšvres, qui a une origine assez curieuse et que je veux vous conter. Le prince de Rohan campait avec les Autrichiens dans une propriĂ©tĂ© de mon grand-pĂšre, Ă  deux milles de Castelfranco. Survient MassĂ©na avec ses troupes. Les Autrichiens n’eurent que le temps de battre en retraite, sans pouvoir enlever les campements. Le lendemain, un paysan au service de mon grand-pĂšre lui rapportait la tasse que voici, qu’il avait trouvĂ©e sous la tente du prince, et qui contenait encore des dĂ©bris du chocolat que le seigneur français Ă©tait en train de prendre au moment oĂč il avait Ă©tĂ© surpris par les troupes de MassĂ©na. Les tableaux que vous voyez lĂ  ont aussi leur prix voici un tableau de Tempesta, deux aquarelles de Bisson, une tĂȘte de Schidone. Le reste ne vaut pas une mention. À ce propos, je voudrais bien que vous m’aidiez Ă  dĂ©truire une lĂ©gende Dans une des lettres de G. Sand Ă  Alfred de Musset, qu’a publiĂ©es la Revue de Paris, la romanciĂšre prĂ©tend qu’elle avait soumis Ă  un expert les tableaux que mon pĂšre avait apportĂ©s en France ; que ces tableaux, de l’avis de l’expert, ne valaient rien, mais qu’elle en avait nĂ©anmoins offert Ă  mon pĂšre la somme de deux mille francs, ajoutant le procĂ©dĂ© de lui cacher le secours qu’elle lui apportait ». Mon pĂšre a protestĂ©, aussitĂŽt qu’il a connu le fait, et nous ne cesserons de protester toutes les fois qu’on le rééditera. Je tiens de mon oncle dĂ©funt que ces toiles, sans ĂȘtre des RaphaĂ«l, Ă©taient loin d’ĂȘtre des Ɠuvres mĂ©diocres. Elles Ă©taient signĂ©es du peintre Ortesiti, un maĂźtre. D’ailleurs, mon pĂšre avait beaucoup de relations dans le monde des artistes ; ses goĂ»ts s’étaient dĂ©veloppĂ©s dans ce milieu, et il passait pour un connaisseur. Vous ne doutez pas que, dans ces conditions, il se fĂ»t bien gardĂ© d’emporter avec lui des croĂ»tes, dont il n’aurait pu tirer aucun parti. Il revenait ruinĂ©, sa clientĂšle l’avait quittĂ©, il lui fallait recommencer une nouvelle existence, c’était assez de dĂ©boires comme cela !
 Sachez bien que les relations de mon pĂšre avec George Sand ont Ă©tĂ© un Ă©pisode dans sa vie, et rien de plus. George Sand, fatiguĂ©e des Ă©trangetĂ©s d’Alfred de Musset, s’était donnĂ©e sans rĂ©serve Ă  mon pĂšre, qui Ă©tait jeune, aux larges Ă©paules, intelligent, un vrai beau, brave et bon garçon. Mon pĂšre aimait la jolie Ă©trangĂšre pour son gĂ©nie, sa bontĂ©, et, sans en ĂȘtre aux nuages, il en Ă©tait fort Ă©pris. Mais tout cela fut vite oubliĂ©. Une fois rentrĂ© en Italie, mon pĂšre reprit aussitĂŽt ses occupations professionnelles. Il n’eut pas de mal Ă  vite reconquĂ©rir sa clientĂšle. Son habiletĂ©, surtout comme chirurgien, Ă©tait depuis longtemps Ă©tablie ancien Ă©lĂšve du cĂ©lĂšbre Scarpa et du chirurgien Rima, ex-mĂ©decin principal de la grande armĂ©e de NapolĂ©on, il avait de qui tenir. Mon pĂšre fut un des premiers Ă  introduire en Italie la lithotripsie qu’il avait vu pratiquer par Lisfranc, la cystotomie pĂ©rinĂ©ale, et il acquit une vĂ©ritable rĂ©putation comme accoucheur. Il y a huit ans tout au plus qu’il a cessĂ© d’exercer. Jusqu’alors, il a fait son service Ă  l’hĂŽpital de Bellune avec la plus scrupuleuse rĂ©gularitĂ©. Il ne s’est jamais dĂ©sintĂ©ressĂ© des progrĂšs de la science, et, dans les rares loisirs que lui laissait l’exercice de son art, il s’occupait de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie, de conchyliologie et de pisciculture. Mais il a toujours eu une prĂ©dilection marquĂ©e pour la littĂ©rature. Actuellement il se tient au courant de tout ce qui se publie et lit plusieurs heures par jour les revues, les journaux, les ouvrages nouveaux. Et il lit sans lunettes, malgrĂ© ses quatre-vingt-dix ans ! Il Ă©crit moins qu’autrefois, bien qu’il consigne encore ses rĂ©flexions et ses pensĂ©es sur le papier. Jadis il a composĂ© un mĂ©morial, sorte d’acte de contrition d’un bon enfant bien repenti sic, qui dĂ©plore ses pĂ©chĂ©s de jeunesse. Mais ni les Ă©vĂ©nements dont il est parlĂ©, ni les personnages n’y sont en aucune façon prĂ©cisĂ©s. Nous conservons encore un ouvrage manuscrit de mon pĂšre, qui contient de nombreuses poĂ©sies, des Ɠuvres de moralitĂ©, des souvenirs de voyage, de la sociologie, de l’économie domestique, etc. Ce livre est dĂ©diĂ© Ă  ses fils et Ă  ses neveux ; aucun fragment n’en sera livrĂ© Ă  la publicitĂ© de son vivant. Je feuilletais un jour ce volumineux manuscrit, quand il s’en Ă©chappa un papier qui tomba Ă  terre et que je m’empressai de ramasser. C’était un portrait de George Sand, admirablement fait. Je n’ai pu le retrouver depuis, malgrĂ© toutes mes recherches. » Le nom de George Sand revenant fort opportunĂ©ment dans la conversation, nous en profitons pour poser une question qui nous brĂ»le depuis longtemps les lĂšvres. Y a-t-il une correspondance de George Sand avec Pietro Pagello ? Cette correspondance comprend-elle beaucoup de lettres ? Quand et par qui seront-elles publiĂ©es ? Il est certain, nous rĂ©pond M. Just Pagello, qu’il y a eu bon nombre de lettres Ă©changĂ©es entre mon pĂšre et Mme Sand, mais mon pĂšre nous a toujours assurĂ© qu’il les avait brĂ»lĂ©es, sauf trois, les plus intĂ©ressantes, du reste. C’est un publiciste italien, ami de mon pĂšre, M. Antonio Caccianiga, et non pas M. Zanardelli, comme on l’a prĂ©tendu, qui est chargĂ© de cette publication posthume, car mon pĂšre exige qu’elles ne soient pas publiĂ©es de son vivant. Nous sommes bien dĂ©cidĂ©s Ă  respecter Ă  cet Ă©gard sa volontĂ©. Outre ces trois lettres, il y a la dĂ©claration d’amour adressĂ©e par George Sand Ă  mon pĂšre, Ă  l’hĂŽtel Danieli, et dont vous m’avez demandĂ© Ă  obtenir la communication. Eh bien, je vais vous apprendre une bonne nouvelle. J’ai pu enfin vaincre les rĂ©sistances de mon pĂšre, qui veut bien faire une exception en votre faveur. Votre qualitĂ© de mĂ©decin n’est pas Ă©trangĂšre Ă  sa dĂ©termination, vous avez su gagner sa confiance et, je dois ajouter, sa sympathie. C’est donc avec son agrĂ©ment que je vous autorise Ă  prendre copie de cette lettre de George Sand. Elle est fixĂ©e sur les feuillets d’un album qui appartient Ă  ma tante ; mon pĂšre l’avait donnĂ©e Ă  sa sƓur sous la rĂ©serve expresse qu’elle ne la laisserait jamais copier, ni, Ă  plus forte raison, publier. Vous pouvez ĂȘtre assurĂ© que le morceau est inĂ©dit. » La lettre, dont l’original est placĂ© sous nos yeux, porte ce titre Ă©nigmatique En MorĂ©e. N’est-il pas vraisemblable que George Sand ait voulu mettre En Amore, et que dans sa prĂ©cipitation, peut-ĂȘtre aussi par suite de sa connaissance imparfaite de la langue italienne, elle ait mal Ă©crit la lĂ©gende qui devait servir, dans sa pensĂ©e, d’épigraphe Ă  sa dĂ©claration ? Ce n’est, hĂątons-nous de le dire, qu’une hypothĂšse, et nous en sommes rĂ©duit sur ce point aux conjectures. En tĂȘte de l’autographe nous relevons ces lignes d’une autre Ă©criture que l’autographe lui-mĂȘme Venezio, 10 juglio 1834. Pietro Pagello ad Antonietta Segato dona questo manuscritto di Giorgio Sand. Pietro Pagello a donnĂ© ce manuscrit de George Sand Ă  Antonietta Segato. » Voici maintenant la maĂźtresse page qu’il nous est permis de verser Ă  l’histoire des Lettres ï»ż En MorĂ©e. NĂ©s sous des cieux diffĂ©rents, nous n’avons ni les mĂȘmes pensĂ©es ni le mĂȘme langage ; avons-nous du moins des cƓurs semblables ? Le tiĂšde et brumeux climat d’oĂč je viens m’a laissĂ© des impressions douces et mĂ©lancoliques le gĂ©nĂ©reux soleil qui a bruni ton front, quelles passions t’a-t-il donnĂ©es ? Je sais aimer et souffrir, et toi, comment aimes-tu ? L’ardeur de tes regards, l’étreinte violente de tes bras, l’audace de tes dĂ©sirs me tentent et me font peur. Je ne sais ni combattre ta passion ni la partager. Dans mon pays on n’aime pas ainsi ; je suis auprĂšs de toi comme une pĂąle statue, je te regarde avec Ă©tonnement, avec dĂ©sir, avec inquiĂ©tude. Je ne sais pas si tu m’aimes vraiment. Je ne le saurai jamais. Tu prononces Ă  peine quelques mots dans ma langue, et je ne sais pas assez la tienne pour te faire des questions si subtiles. Peut-ĂȘtre est-il impossible que je me fasse comprendre quand mĂȘme je connaĂźtrais Ă  fond la langue que tu parles. Les lieux oĂč nous avons vĂ©cu, les hommes qui nous ont enseignĂ©s, sont cause que nous avons sans doute des idĂ©es, des sentiments et des besoins, inexplicables l’un pour l’autre. Ma nature dĂ©bile et ton tempĂ©rament de feu doivent enfanter des pensĂ©es bien diverses. Tu dois ignorer ou mĂ©priser les mille souffrances lĂ©gĂšres qui m’atteignent, tu dois rire de ce qui me fait pleurer. Peut-ĂȘtre ne connais-tu pas les larmes. Seras-tu pour moi un appui ou un maĂźtre ? Me consoleras-tu des maux que j’ai soufferts avant de te rencontrer ? Sauras-tu pourquoi je suis triste ? Connais-tu la compassion, la patience, l’amitiĂ© ? On t’a Ă©levĂ© peut-ĂȘtre dans la conviction que les femmes n’ont pas d’ñme. Sais-tu qu’elles en ont une ? N’es-tu ni chrĂ©tien ni musulman, ni civilisĂ© ni barbare ; es-tu homme ? Qu’y a-t-il dans cette mĂąle poitrine, dans cet Ɠil de lion, dans ce front superbe ? Y a-t-il en toi une pensĂ©e noble et pure, un sentiment fraternel et pieux ? Quand tu dors, rĂȘves-tu que tu voles vers le ciel ? Quand les hommes te font du mal, espĂšres-tu en Dieu ? Serai-je ta compagne ou ton esclave ? Me dĂ©sires-tu ou m’aimes-tu ? Quand ta passion sera satisfaite, sauras-tu me remercier ? Quand je te rendrai heureux, sauras-tu me le dire ? Sais-tu ce que je suis, et t’inquiĂštes-tu de ne pas le savoir ? Suis-je pour toi quelque chose d’inconnu qui te fait chercher et songer, ou ne suis-je Ă  tes yeux qu’une femme semblable Ă  celles qui engraissent dans les harems ? Ton Ɠil, oĂč je crois voir briller un Ă©clair divin, n’exprime-t-il qu’un dĂ©sir semblable Ă  celui que ces femmes apaisent ? Sais-tu ce que c’est que le dĂ©sir de l’ñme que n’assouvissent pas les temps, qu’aucune caresse humaine n’endort ni ne fatigue ? Quand ta maĂźtresse s’endort dans tes bras, restes-tu Ă©veillĂ© Ă  la regarder, Ă  prier Dieu et Ă  pleurer ? Les plaisirs de l’amour te laissent-ils haletant et abruti, ou te jettent-ils dans une extase divine ? Ton Ăąme survit-elle Ă  ton corps, quand tu quittes le sein de celle que tu aimes ? Oh ! quand je te verrai calme, saurai-je si tu penses ou si tu te reposes ? Quand ton regard deviendra languissant, sera-ce de tendresse ou de lassitude ? Peut-ĂȘtre penses-tu que tu ne connais pas[2]
, que je ne te connais pas. Je ne sais ni ta vie passĂ©e, ni ton caractĂšre, ni ce que les hommes qui te connaissent pensent de toi. Peut-ĂȘtre es-tu le premier, peut-ĂȘtre le dernier d’entre eux. Je t’aime sans savoir si je pourrai t’estimer, je t’aime parce que tu me plais, peut-ĂȘtre serai-je forcĂ©e de te haĂŻr bientĂŽt. Si tu Ă©tais un homme de ma patrie, je t’interrogerais et tu me comprendrais. Mais je serais peut-ĂȘtre plus malheureuse encore, car tu me tromperais. Toi du moins ne me tromperas pas, tu ne me feras pas des vaines promesses et des faux serments. Tu m’aimeras comme tu sais et comme tu peux aimer. Ce que j’ai cherchĂ© en vain dans les autres, je ne le trouverai peut-ĂȘtre pas en toi, mais je pourrai toujours croire que tu le possĂšdes. Les regards et les caresses d’amour qui m’ont toujours menti, tu me les laisseras expliquer Ă  mon grĂ©, sans y joindre de trompeuses paroles. Je pourrai interprĂ©ter ta rĂȘverie et faire parler Ă©loquemment ton silence. J’attribuerai Ă  tes actions l’intention que je te dĂ©sirerai. Quand tu me regarderas tendrement, je croirai que ton Ăąme s’adresse Ă  la mienne ; quand tu regarderas le ciel, je croirai que ton intelligence remonte vers le foyer Ă©ternel dont elle Ă©mane. Restons donc ainsi, n’apprends pas ma langue, je ne veux pas chercher dans la tienne les mots qui te diraient mes doutes et mes craintes. Je veux ignorer ce que tu fais de ta vie et quel rĂŽle tu joues parmi les hommes. Je voudrais ne pas savoir ton nom, cache-moi ton Ăąme que je puisse toujours la croire belle. » Cet hymne inspirĂ©, cette brĂ»lante invocation avait Ă©tĂ© improvisĂ©e en moins d’une heure par George Sand, en prĂ©sence mĂȘme du docteur, tandis qu’à leurs cĂŽtĂ©s reposait, dans un sommeil lĂ©thargique, le poĂšte qu’agitaient les convulsions de la fiĂšvre. La lĂ©gende veut, et c’est une lĂ©gende que ne contredit pas la vĂ©ritĂ©, que George Sand ait remis le dithyrambe enflammĂ© sous enveloppe, sans suscription ; que le destinataire ait simulĂ© la surprise, et que, lui arrachant la lettre des mains, George Sand ait elle-mĂȘme mis l’adresse Au stupide Pagello. Stupide ? Ă  dire vrai, il ne l’était point, mais il jouait ce rĂŽle », nous Ă©crivait rĂ©cemment le fils de Pagello. N’était-ce pas, ajoute-t-il, non sans finesse, le meilleur parti que mon pĂšre pouvait prendre, par prudence ? Mot profond et qui fait naĂźtre combien de rĂ©flexions !
 Dr CABANÈS. ↑ Nous les avons rapportĂ©es dans notre article de la Revue hebdomadaire du Ier aoĂ»t dernier Un roman vĂ©cu Ă  trois personnages, Alfred de Musset, George Sand et le docteur Pagello » ↑ Le manuscrit original est coupĂ© Ă  cet endroit, ainsi que nous avons pu nous en assurer de visu ; mais il ne nous a pas semblĂ© que ce fĂ»t une mutilation volontaire. A. C. Ah, l'amour ! Il donne des ailes, transporte les Ăąmes, brise les coeurs... Savourez cette sĂ©lection des plus belles lettres d'amour de l'Histoire et dĂ©couvrez les dĂ©clarations enflammĂ©es de Johnny Cash, Edith Piaf, George Sand ou encore celle d'Humphrey Bogart Ă  Lauren Baccall. 1- Lettre de Johnny Cash pour le 65e anniversaire de sa femme June Carter Cash 1994 Bon anniversaire Princesse,Nous vieillissons et nous sommes habituĂ©s l'un Ă  l'autre. Nous lisons nos pensĂ©es. Nous savons ce que l'autre veut sans mĂȘme avoir Ă  le demander. Parfois, nous nous agaçons un peu. Peut-ĂȘtre que parfois, nous nous prenons pour acquis. Mais de temps en temps, comme aujourd'hui, je rĂ©flĂ©chis et je rĂ©alise Ă  quel point je suis chanceux de partager ma vie avec la femme la plus formidable que j'aie jamais rencontrĂ©e. Tu continues Ă  me fasciner et Ă  m'inspirer. Tu es l'objet de mon dĂ©sir, la raison premiĂšre de mon existence. Je t'aime tellement. »2- Lettre d’amour d'Humphrey Bogart Ă  Lauren Bacall 1943 Baby, je t’aime si tendrement et je ne veux jamais, jamais te faire souffrir ou te rendre malheureuse, je veux que tu aies la vie la plus merveilleuse que mortelle ait jamais eue. Cela fait si longtemps, ma chĂ©rie, que je n’ai pas Ă©prouvĂ© un sentiment aussi profond pour quelqu’un, je ne sais pas quoi dire ni quoi faire. Je peux seulement t’affirmer que j’ai sondĂ© au plus profond de mon cƓur durant ces deux semaines et je sais que je t’adore de tout mon ĂȘtre et je sais que je te veux pour moi seul. Mais nous devons attendre, car tout ce que nous pourrions faire en ce moment provoquerait un dĂ©sastre. » 3- Napoleon Bonaparte dĂ©clame son amour Ă  JosĂ©phine de Beauharnais 1796 Les charmes de l'incomparable JosĂ©phine enflamme continuellement mon coeur d'une flamme ardente et lumineuse. »>>Saint-Valentin 2015 sĂ©lection de poĂšmes et de cartes pour dĂ©clarer son amour>Les 5 gestes qui prouvent qu’un homme est sous le charme<<8- Lettre de Victor Hugot Ă  l'actrice Juliette Drouet 1833 Je vous aime, mon pauvre ange, vous le savez bien, et pourtant vous voulez que je vous l’écrive. Vous avez raison. Il faut s’aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l’écrire, et puis il faut se baiser sur la bouche, sur les yeux, et ailleurs. Vous ĂȘtes ma Juliette bien-aimĂ©e. Quand je suis triste, je pense Ă  vous, comme l’hiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense Ă  vous, comme en plein soleil on pense Ă  l’ombre. Vous voyez bien, Juliette, que je vous aime de toute mon Ăąme. Vous avez l’air jeune comme un enfant, et l’air sage comme une mĂšre aussi je vous enveloppe de tous ces amours-lĂ  Ă  la fois. Baisez-moi, belle Juju ! »9- Lettre d'amour de Guillaume Apollinaire Ă  la comtesse Louise de Coligny-ChĂątillon 1915 Oui, ma Lou, tu es ma Lou Ă  moi, ma chose vivante que j'aime infiniment, mon bijou prĂ©cieux, ma petite perle ronde comme ton derriĂšre, comme tes deux petits seins infiniment jolis et si joliment fleuris de deux roses sans Ă©pines. Tu te donnes toute et je te prends toute comme tu te donnes ma toute chĂ©rie, oui, nous sommes ensemble pour toujours oui, tu m'as tout dit, et tu es si Ă  moi et si en moi que tu devines tout de moi. Il y a une correspondance unique et inouĂŻe entre nos Ăąmes. Non, je n'ai plus de noir aprĂšs tes lettres et tu me rends infiniment heureux. Ne sois pas triste, mon Lou. Ne sois pas triste puisque je ne suis plus triste. »10- Lettre d'amour d'Edith Piaf Ă  Marcel Cerdan 1949 DĂšs que je pense qu'une chose peut te faire de la peine, mĂȘme si tu ne le sauras jamais eh bien, il n'y a rien Ă  faire, c'est plus fort que moi, je ne peux pas la faire. J'imagine tes beaux yeux chĂ©ris posĂ©s sur moi et j'ai comme l'impression d'ĂȘtre mise Ă  nu. Quelle puissance et quelle domination tu as sur moi !Vrai de vrai, tu m'as bien eue ! ChĂ©ri ! N'oublie pas tes mĂ©dailles, pense Ă  moi. Si tu peux aller Ă  l'Ă©glise cinq minutes le jour du combat, vas-y ! Mon petit que j'adore, Ă  tes pieds que j'aime, je suis Ă  toi, tout Ă  toi. Mon souffle est liĂ© au tien. Je suis tout ce que tu veux, ton esclave, ta servante, ta maĂźtresse et surtout celle qui t'aime. Oh ! Qui t'aime, plus que jamais. Personne ne t'a aimĂ© et ne t'aimera jamais plus que moi. Au revoir, mon petit maĂźtre adorĂ©, mon seigneur si grand. Je t'aime, t'aime, t' » BenoĂźt Magimel Alfred de Musset et Juliette Binoche George Sand dans Les Enfants du siĂšcle 1999. Indiana est le premier roman de George Sand. Son hĂ©roĂŻne Ă©ponyme est une jeune femme de dix-neuf ans, mariĂ©e Ă  un vieux militaire Ă  la retraite incapable de l’aimer. Indiana dĂ©pĂ©rit lentement. Sa fragile beautĂ© et son innocence font chavirer le coeur du fougueux Raymon de RamiĂšre. Ce dernier n’hĂ©site pas Ă  braver les convenances, et la colĂšre du mari, le Colonel Delmare. Dans cette scĂšne trĂšs romantique, il s’introduit chez la tante d’Indiana, partie Ă  un bal sans sa niĂšce,qui est apparemment souffrante. En vĂ©ritĂ©, Indiana a feint d’ĂȘtre indisposĂ©e afin d’éviter de rencontrer Raymon
 Raymon entre sans se faire annoncer. Indiana a le dos tournĂ© Ă  la porte, elle regarde tristement brĂ»ler les tisons. Raymond approche sans bruit sur le tapis sourds et moelleux. Il la voit pleurer. Lorsqu’elle tourne la tĂȘte, elle le trouve Ă  ses pieds, s’emparant avec force de ses mains, qu’elle s’efforce en vain de lui retirer. RAYMON Indiana, vous pleurez
 Pourquoi pleurez-vous ?
 Je veux le savoir. INDIANA Pourquoi le demandez-vous ? Je ne dois pas vous le dire
 RAYMON Eh bien, moi, je le sais, Indiana. Je sais toute votre histoire, toute votre vie. Rien de ce qui vous concerne ne m’est Ă©tranger, parce que rien de ce qui vous concerne ne m’est indiffĂ©rent. J’ai voulu tout connaĂźtre de vous, et je n’ai rien appris que ne m’eĂ»t rĂ©vĂ©lĂ© un instant passĂ© chez vous, lorsqu’on m’apporta tout sanglant, tout brisĂ© Ă  vos pieds, et que votre mari s’irrita de vous voir, si belle et si bonne, me faire un appui de vos bras mƓlleux, un baume de votre douce haleine. Lui, jaloux ! oh ! je le conçois bien ; Ă  sa place, je le serais, Indiana ; ou plutĂŽt, Ă  sa place, je me tuerais ; car, ĂȘtre votre Ă©poux, madame, vous possĂ©der, vous tenir dans ses bras, et ne pas vous mĂ©riter, n’avoir pas votre cƓur, c’est ĂȘtre le plus misĂ©rable ou le plus lĂąche des hommes. INDIANA, lui met la main sur la bouche Ô ciel ! taisez-vous, taisez-vous, car vous me rendez coupable. Pourquoi me parlez-vous de lui ? pourquoi voulez-vous m’enseigner Ă  le maudire ?
 S’il vous entendait !
 Mais je n’ai pas dit de mal de lui ; ce n’est pas moi qui vous autorise Ă  ce crime ! moi, je ne le hais pas, je l’estime je l’aime !
 RAYMON Dites que vous le craignez horriblement ; car le despote a brisĂ© votre Ăąme, et la peur s’est assise Ă  votre chevet depuis que vous ĂȘtes devenue la proie de cet homme. Vous, Indiana, profanĂ©e Ă  ce rustre dont la main de fer a courbĂ© votre tĂȘte et flĂ©tri votre vie ! Pauvre enfant ! si jeune et si belle, avoir dĂ©jĂ  tant souffert !
 car ce n’est pas moi que vous tromperiez, Indiana ; moi qui vous regarde avec d’autres yeux que ceux de la foule, je sais tous les secrets de votre destinĂ©e, et vous ne pouvez pas espĂ©rer vous cacher de moi. Que ceux qui vous regardent parce que vous ĂȘtes belle disent en remarquant votre pĂąleur et votre mĂ©lancolie Elle est malade
 », Ă  la bonne heure ; mais, moi qui vous suis avec mon cƓur, moi dont l’ñme tout entiĂšre vous entoure de sollicitude et d’amour, je connais bien votre mal. Je sais bien que, si le ciel l’eĂ»t voulu, s’il vous eĂ»t donnĂ©e Ă  moi, Ă  moi malheureux qui devrais me briser la tĂȘte d’ĂȘtre venu si tard, vous ne seriez pas malade. Indiana, moi, j’en jure sur ma vie, je vous aurais tant aimĂ©e, que vous m’auriez aimĂ© aussi, et que vous auriez bĂ©ni votre chaĂźne. Je vous aurais portĂ©e dans mes bras pour empĂȘcher vos pieds de se blesser ; je les aurais rĂ©chauffĂ©s de mon haleine. Je vous aurais appuyĂ©e contre mon cƓur pour vous prĂ©server de souffrir. J’aurais donnĂ© tout mon sang pour rĂ©parer le vĂŽtre, et, si vous aviez perdu le sommeil avec moi, j’aurais passĂ© la nuit Ă  vous dire de douces paroles, Ă  vous sourire pour vous rendre le courage, tout en pleurant de vous voir souffrir. Quand le sommeil serait venu se glisser sur vos paupiĂšres de soie, je les aurais effleurĂ©es de mes lĂšvres pour les clore plus doucement, et, Ă  genoux prĂšs de votre lit, j’aurais veillĂ© sur vous. J’aurais forcĂ© l’air Ă  vous caresser lĂ©gĂšrement, les songes dorĂ©s Ă  vous jeter des fleurs. J’aurais baisĂ© sans bruit les tresses de vos cheveux, j’aurais comptĂ© avec voluptĂ© les palpitations de votre sein, et, Ă  votre rĂ©veil, Indiana, vous m’eussiez trouvĂ© lĂ , Ă  vos pieds, vous gardant en maĂźtre jaloux, vous servant en esclave, Ă©piant votre premier sourire, m’emparant de votre premiĂšre pensĂ©e, de votre premier regard, de votre premier baiser
 INDIANA Assez, assez ! Ne me parlez pas ainsi, Ă  moi qui ne dois pas ĂȘtre heureuse ; ne me montrez pas le ciel sur la terre, Ă  moi qui suis marquĂ©e pour mourir. RAYMON Pour mourir ! Il la saisit dans ses bras. Toi, mourir ! Indiana ! mourir avant d’avoir vĂ©cu, avant d’avoir aimĂ© !
 Non, tu ne mourras pas ; ce n’est pas moi qui te laisserai mourir ; car ma vie maintenant est liĂ©e Ă  la tienne. Tu es la femme que j’avais rĂȘvĂ©e, la puretĂ© que j’adorais ; la chimĂšre qui m’avait toujours fui, l’étoile brillante qui luisait devant moi pour me dire Marche encore dans cette vie de misĂšre, et le ciel t’enverra un de ses anges pour t’accompagner. » De tout temps, tu m’étais destinĂ©e, ton Ăąme Ă©tait fiancĂ©e Ă  la mienne, Indiana ! Les hommes et leurs lois de fer ont disposĂ© de toi ; ils m’ont arrachĂ© la compagne que Dieu m’eĂ»t choisie, si Dieu n’oubliait parfois ses promesses. Mais que nous importent les hommes et les lois, si je t’aime encore aux bras d’un autre, si tu peux encore m’aimer, maudit et malheureux comme je suis de t’avoir perdue ! Vois-tu, Indiana, tu m’appartiens, tu es la moitiĂ© de mon Ăąme, qui cherchait depuis longtemps Ă  rejoindre l’autre. Quand tu rĂȘvais d’un ami Ă  l’üle Bourbon, c’était de moi que tu rĂȘvais ; quand, au nom d’époux, un doux frisson de crainte et d’espoir passait dans ton Ăąme, c’est que je devais ĂȘtre ton Ă©poux. Ne me reconnais-tu pas ? ne te semble-t-il pas qu’il y a vingt ans que nous ne nous sommes vus ? Ne t’ai-je pas reconnu, ange, lorsque tu Ă©tanchais mon sang avec ton voile, lorsque tu plaçais ta main sur mon cƓur Ă©teint pour y ramener la chaleur et la vie ? Ah ! je m’en souviens bien, moi. Quand j’ouvris les yeux, je me dis La voilĂ  ! c’est ainsi qu’elle Ă©tait dans tous mes rĂȘves, blanche, mĂ©lancolique et bienfaisante. C’est mon bien, Ă  moi, c’est elle qui doit m’abreuver de fĂ©licitĂ©s inconnues. » Et dĂ©jĂ  la vie physique que je venais de retrouver Ă©tait ton ouvrage, Car ce ne sont pas des circonstances vulgaires qui nous ont rĂ©unis, vois-tu ; ce n’est ni le hasard ni le caprice, c’est la fatalitĂ©, c’est la mort, qui m’ont ouvert les portes de cette vie nouvelle. C’est ton mari, c’est ton maĂźtre qui, obĂ©issant Ă  son destin, m’a apportĂ© tout sanglant dans sa main, et qui m’a jetĂ© Ă  tes pieds en te disant VoilĂ  pour vous. » Et maintenant, rien ne peut nous dĂ©sunir
 INDIANA, l’interrompt Lui, peut nous dĂ©sunir ! HĂ©las ! hĂ©las ! vous ne le connaissez pas ; c’est un homme qui ne pratique pas le pardon, un homme qu’on ne trompe pas. Raymon, il vous tuera !
 RAYMON Qu’il vienne, qu’il vienne m’arracher cet instant de bonheur ! Je le dĂ©fie ! Reste lĂ , Indiana, reste contre mon cƓur, c’est lĂ  ton refuge et ton abri. Aime-moi, et je serai invulnĂ©rable. Tu sais bien qu’il n’est pas au pouvoir de cet homme de me tuer ; j’ai dĂ©jĂ  Ă©tĂ© sans dĂ©fense exposĂ© Ă  ses coups. Mais toi, mon bon ange, tu planais sur moi, et tes ailes m’ont protĂ©gĂ©. Va, ne crains rien ; nous saurons bien dĂ©tourner sa colĂšre ; et maintenant, je n’ai pas mĂȘme peur pour toi, car je serai lĂ . Moi aussi, quand ce maĂźtre voudra t’opprimer, je te protĂ©gerai contre lui. Je t’arracherai, s’il le faut, Ă  sa loi cruelle. Veux-tu que je le tue ? Dis-moi que tu m’aimes, et je serai son meurtrier, si tu le condamnes Ă  mourir
 INDIANA Vous me faites frĂ©mir ; taisez-vous ! Si vous voulez tuer quelqu’un, tuez-moi ; car j’ai vĂ©cu tout un jour, et je ne dĂ©sire plus rien
 RAYMON Meurs donc, mais que ce soit de bonheur ! Raymon embrasse Indiana, elle porte la main au coeur et perd connaissance. Extrait d’Indiana de George Sand. N’oubliez pas qu’il est impossible de travailler un texte sans l’Ɠuvre complĂšte. Vous pouvez acheter le livre en ligne et le rĂ©cupĂ©rer dans la librairie la plus proche via ce lien Place des Libraires Indiana — Georges Sand → Voir aussi notre liste de textes et de scĂšnes issus du théùtre, du cinĂ©ma et de la littĂ©rature pour une audition, pour le travail ou pour le plaisir VoilĂ  huit jours que je suis parti et je ne t’ai pas encore Ă©crit. J’attendais un moment de calme, il n’y en a plus. Je voulais t’écrire doucement, tranquillement par une belle matinĂ©e, te remercier de l’adieu que tu m’as envoyĂ©, il est si bon, si triste, si doux ma chĂšre Ăąme, tu as un cƓur d’ange. Je voudrais te parler seulement de mon amour, ah ! George, quel amour ! Jamais homme n’a aimĂ© comme je t’aime. Je suis perdu, vois-tu, je suis noyĂ©, inondĂ© d’amour; je ne sais plus si je vis, si je ma,ge, si je marche, si je respire, si je parle; je sais que je t’aime. Ah ! si tu as eu toute ta vie une soif de bonheur inextinguible, si c’est un bonheur d’ĂȘtre aimĂ©e, si tu ne l’as jamais demandĂ© au ciel, oh ! toi, ma vie, mon bien, ma bien-aimĂ©e, regarde le soleil, les fleurs, la verdure, le monde ! Tu es aimĂ©e, dis-toi, cela autant que Dieu peut ĂȘtre aimĂ© par ses lĂ©vites, par ses amants, par ses martyrs ! Je t’aime, ĂŽ ma chair et mon sanf ! Je meurs d’amour, d’un amour sans fin, sans nom, insensĂ©, dĂ©sespĂ©rĂ©, perdu ! Tu es aimĂ©e, adorĂ©e, idolĂątrĂ©e jusqu’à en mourir ! Et non, je ne guĂ©rirai pas. Et non, je n’essaierai pas de vivre ; et j’aime mieux cela, et mourir en t’aimant vaut mieux que de vivre. Je me soucie bien de ce qu’ils en diront. Ils disent que tu as un autre amant. Je le sais bien, j’en meurs, mais j’aime, j’aime, j’aime. Qu’ils m’empĂȘchent d’aimer ! Vois-tu, lorsque je suis parti, je n’ai pu souffrir; il n’y avait pas de place dans mon cƓur. Je t’avais tenue dans mes bras, ĂŽ mon corps adorĂ© ! Je t’avais pressĂ©e sur cette blessure chĂ©rie ! Je suis parti sans savoir ce que je faisais ; je ne sais si ma mĂšre Ă©tait triste, je crois que non, je l’ai embrassĂ©e, je suis parti ; je n’ai rien dit, j’avais le souffle de tes lĂšvres sur les miennes, je te respirais encore. Ah ! George, tu as Ă©tĂ© tranquille et heureuse lĂ -bas. Tu n’avais rien perdu. Mais sais-tu ce que c’est que d’attendre un baiser cinq mois ! Sais-tu ce que c’est pour un pauvre coeur qui a senti pendant cinq mois, jour aprĂšs jour, heure aprĂšs heure, la vie l’abandonner, le froid de la tombe descendre lentement dans la solitude, la mort et l’oubli tomber goutte Ă  goutte comme la neige, sais-tu ce que c’est pour un coeur serrĂ© jusqu’à cesser de battre, de se dilater un moment, de se rouvrir comme une pauvre fleur mourante, et de boire encore une goutte de rosĂ©e, vivifiante , Oh, mon Dieu, je le sentais bien, je le savais, il ne fallait pas nous revoir. Maintenant c’est fini ; je m’étais dit qu’il fallait revivre, qu’il fallait prendre un autre amour, oublier le tien, avoir le courage J’essayais, je tentais du moins. Mais maintenant, Ă©coute, j’aime mieux ma souffrance que la vie ; vois-tu, tu te rĂ©tracterais que cela ne servirait de rien ; tu veux bien que je t’aime ; ton coeur le veut, tu ne diras pas le contraire, et moi, je suis perdu. Vois-tu, je ne rĂ©ponds plus de rien. Ouvrir la recherche Menu AUTEURS SUGGÉRÉS Hugo, Victor Hugo, Victor-Marie Ateliers Hugo d’AlĂ©si Hugo, François-Victor Hugo, Abel Hugo, Charles Hugo de Sancto Victore HUGO DE SANCTO VICTORE Hugo, Joseph documents SUGGÉRÉS MusĂ©e Victor Hugo Paris Hugo de Sancto Victore Almanach de Victor Hugo par Louis ChĂąteau Victor Hugo Ă  Gentilly Die VorlaĂŒfer des Hugo Grotius auf dem Gebiete Victor Hugo aprĂšs 1830 Victor Hugo intime Hugo de Sancto Caro MĂ©moires du gĂ©nĂ©ral Hugo, gouverneur Pape, Victor Hugo et l’Eglise Advanced search Type of document Books Manuscripts Maps Images Press and magazines Sound recordings Music scores Objects Video Theme Arts, leisure, sports Law, economy History Languages Literatures Philosophy Religion Sciences Geographical areas France Africa America Asia Europe Oceania Other regions of the world Type of document Books Manuscripts Maps Images Press and magazines Sound recordings Music scores Objects Video Theme Arts, leisure, sports Law, economy History Languages Literatures Philosophy Religion Sciences Geographical areas France Africa America Asia Europe Oceania Other regions of the world SYNTHESIS ABOUT CAPTIONS AND CONTENTS DISCOVER

lettre de george sand Ă  alfred de musset pdf